A quelques pas de là…

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Quelques remarques entendues au Mc Do, et mon commentaire.

Il y a pas mal de choses qui m’énervent en ce moment. A croire qu’il y a une sorte de course à la bêtise. Un concours de celui-celle qui dira ou fera la chose la plus bête, je ne sais pas. Et pour être franche, j’ai du mal à détermine le-a vainqueur-e. 

Entendu dans un McDo aujourd’hui :

Ils vont partir quinze jours. Ils font le Cambodge, le Vietnam, l’Indochine…

Quelqu’un lui a dit que l’Indochine n’existait plus depuis 1954 ? Et même, que l’Indochine n’a jamais existé en dehors du règne colonial français ? Je ne sais pas si c’est de l’ignorance ou de la bêtise. Et je dois même avouer que je ne sais pas ce que je préférerais.

C’est vachement à la mode de se faire l’Asie, en ce moment.

Moi, ma main se ferait bien ta tête, face de quetsche. On ne se « fait pas » un pays, a fortiori un continent. On visite, on découvre, on explore peut-être. On ne se « fait pas » une culture, des traditions, un peuple, un mode de vie comme on se fait un ciné le vendredi soir. On tâche de comprendre ce qui est à l’oeuvre pour revenir plus tolérant, plus ouvert et mieux informé. On ne va pas en Asie comme on va au zoo, pauv’ type. 

Moi, j’ai un pote, son rêve c’est de se faire faire un massage sexuel en Thaïlande, tu vois. (rires)

Ça s’appelle du tourisme sexuel, pauvre tache. Ça s’appelle exploiter la misère humaine. (Pour ceux qui y aurait échappé, mon article sur la Thaïlande devrait vous rafraîchir la mémoire.) Tout ça pour avoir un souvenir à raconter en rentrant, j’imagine. Après « s’être fait l’Indochine ». Lamentable. 

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… Ou comment découvrir la clé du succès pour un blog « ordinaire »…

Je viens de me rendre compte, en faisant un tour sur le « tableau d’administrateur » de mon blog, que les mots les plus recherchés au cours du mois de décembre avaient été « Belle fille » et « Thaïlande » (lié à mon article « Sur une plage il y avait une belle fille, qui avait peur d’aller prendre son bain », au sujet de la Thaïlande)

Une grande partie des visites de mon blog du mois de décembre semble donc être due à des gros malins qui sont venus chercher ce qu’ils n’ont pas trouvé. Héhé, dommage ! :p Mais moi ça me fait bien rire !

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Deuxième jour : réveil la tête dans les chaussettes après nos expériences de la veille. Le programme du jour : Ayyuthaya, une ville à 80 km au nord de Bangkok, où nous avons choisi de nous rendre en train.

Nous nous rendons donc à la gare en taxi, puis prenons nos billets : plus de place en seconde, ce sera donc la troisième classe.

P1010605 (Oui, la gare, c’est juste une gare normale. vous vous attendiez à quoi ? 😉 )

Mention spéciale pour un stand de gaufres devant lequel nous passons (et devant lequel je tombe en arrêt ^^)… Eh oui, ce mois et demi à Hong Kong fut un mois et demi sans gaufres : vous voyez que ça fait des ravages.

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J’aurais bien envie de m’arrêter, et puis finalement la raison reprend le dessus (« Elles seront encore là ce soir »), bien aidée, il faut dire, par un strident « GROUPIIIIERT !! » émanant de la meneuse de notre groupe. Petite blonde aux yeux bleus, c’est elle qui a tout organisé, depuis le numéro du vol initial à destination de Bangkok jusqu’aux horaires des trains que l’on prend sur place. C’était plutôt très bien préparé, d’ailleurs, et je ne pense pas qu’on aurait pu voir autant de choses si elle ne s’était pas donné autant de mal pour tout planifier avant de partir. Bon, on a tous eu un léger doute quand elle nous a parlé de sa passion pour les trains, et puis qu’elle s’est soudain mis en tête de traverser la route pour aller asséner un coup de sac à main un jeune juif qui faisait la manche (« On se sent mieux ! »), mais globalement, elle était impeccable ! ^^ Bon, OK, j’exagère peut-être un tout petit peu…

Mais enfin ce qui est sûr c’est que ce lundi matin, elle traçait ! (*Elle se dirigeait vers notre train d’un pas rapide.) M’arrêter pour ces gaufres était donc plus ou moins « HORS DE QUESTION ! » ^^

Nous voilà donc parti pour quarante minutes en train !

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Sur place, Folcoche nous emmène nous décidons d’un commun accord de prendre un bateau qui nous permettra de faire le tour de l’île, au coeur d’Ayyuthaya, sur laquelle sont concentrées les ruines qui nous intéressent.

P1010616 (Copie) (Avouez que ces visages radieux donnent envie ^^)

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Après avoir, tels des aventuriers de l’extrême, traversé une immense… pelouse (!)

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nous pouvons enfin visiter ces temples millénaires…

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Le trajet du retour s’effectue en train pour tous. Je reprends la direction de Bangkok, tandis que mes petits camarades s’éloigneront ce soir-là vers Phitasnulok, à près de 400 km au nord.

Affaire à suivre…

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L’embarquement à destination de Bangkok : ma première bouffée d’excitation après deux semaines de travail acharné, enfermée dans mon cagibi ma chambre, avec pour seul objectif de me débarrasser de tout le travail à rendre pour après les vacances.

Après quelques deux heures de vol, je n’aperçois pas « les lumières de la ville », comme le veut l’expression consacrée, mais de longs bandeaux lumineux rectilignes qui contrastent avec un environnement d’une noirceur absolue. L’avion se pose avec fracas, le pilote freine de toutes ses forces. Après quelques minutes au ralenti, je peux enfin m’extirper de cette grosse coquille, et respirer à plein poumons un air chaud et humide, noir et sensuel, l’air de la Thaïlande. Je n’ai pas encore posé le pied sur la terre ferme que j’aime déjà ce pays.

Après avoir passé l’immigration, je rejoins l’immense hall destiné à la récupération des bagages qui ont voyagé en soute. Je n’en ai pas : je m’installe sur un banc au milieu du Hall et me prépare à attendre sagement une heure, le temps que mes petits camarades me rejoignent. Ils sont drôles, les regards thaïlandais qui se posent sur moi, et flatteurs aussi. J’aime ce pays.

Finalement, une heure se passe, puis une heure et demi. Je sais qu’ils ne partiront pas sans moi, ce n’est pas possible. Je finis par appeler, on finit par se retrouver, puis par prendre un taxi. 30 km, 6€ de taxi, à partager en cinq. Ca peut aller. J’apprends vite à faire la conversion entre la monnaie locale, le baht, et les euros. 50 bahts = 1€. Donc à l’inverse, pour obtenir un prix en euros, on divise le prix en bahts par 100 et on multiplie par 2. Fastoche.

Nous arrivons à l’auberge de jeunesse sans problème, payons, montons à l’étage. Je partage ma chambre avec Anne, la Française de mon étage. Les 3 autres sont ensembles. Une bouteille d’eau fraîche attend chacune d’entre nous dans le frigo, et je n’ai jamais été si contente de voir affiché « TV 5 MONDE » sur la plaquette explicative de la télévision que nous avons dans la chambre. Salle de bains et toilettes privatifs : après un mois et demi de collocation à 24, PUNAISE, vivent les vacances !!

Il est 6h quand le réveil sonne le lendemain matin. Enfin, 6h à mon portable, 7h à celui d’Anne… D’une voix mélodieuse, je grogne : « Il est vraiment 7h ? » Et là : « Ah merde, non ! Le décalage horaire ! » Vivent les vacances… Nous finissons par descendre prendre notrs petit déjeuner à l’heure convenue (soit 7h30) et là, miracle, on nous demande notre avis ! On a le choix entre un petit déjeuner à l’anglo-saxonne (à base d’omelette), un « continental breakfast » (à base de croissant) ou un petit déjeuner à la chinoi… CHUT ! Mot tabou ! On est en vacances, on a dit ! Presque tout le monde opte pour un pantagruélique continental breakfast : un croissant avec du beurre et de la confiture de fraise, du lait et du muësli, un café et une salade de fruits exotiques. C’est l’occasion de phrases philosophiques, que seule une ambiance très matinale est capable de provoquer : « C’est quand même bon le muësli. Faudra que j’en rachète. » Ou encore : « Ah t’as pris une omelette ? – Oui ! » Et la découverte de la journée : « Ah, vache, c’est quoi ce fruit orange, c’est dégueu ! » C’était une papaye. OK, c’est noté, ça, on n’aime pas.

Et puis, et puis : c’est parti pour la journée !! Notre première étape sera le marché de Bangkok : c’est un endroit immense fait de plusieurs hangars genre « Parc des Expositions », mais les hangars sont plus petits et plus bas de plafond, les stands sont bien plus serrés et les étals débordent bien plus, et surtout, tellement, <em>tellement </em>moins cher !! J’expérimente pour la première fois mon talent de négociatrice : et hop ! Un sac à main en paille à 5€ !

P1010542 (Copie) (Oui, je sais, mais on s’arrange comme on peut avec le droit à l’image de chacun, hein !)

En face du marché, un flot ininterrompu de taxi attend les touristes, farang (* étrangers) blancs de toutes sortes, et qui semblent avoir un signe « $ » inscrit en très très gros sur la figure.

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Nous visitons ensuite le temple du Bouddha couché, et il me faut m’interrompre quelques instantes pour rendre un hommage tout particulier aux guides touristiques « Evasions » pour le complément d’informations extrêmement utiles qu’ils n’ont cessé de nous apporter à partir de ce moment. Au sujet du Bouddha couché, je cite : « La grandeur de la statue contraste avec l’exiguïté du temple qui l’abrite ». Effectivement.

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Nous décidons d’aller voir un temple qui se trouve dans le quartier ancien de Bangkok; nous prenons le bateau-bus pour nous y rendre. Une photo, au fil de l’eau, que j’aime tout particulièrement… 🙂

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Quant au temple proprement dit, il est vraiment superbe, et c’est très impressionnant de se retrouver là.

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P1010600 (Je trouvais rigolote l’association des figures typiquement asiatiques avec les chapeaux haut-de-forme !)

Les temples bouddhistes ont la particularité d’être des lieux de transmission des savoirs, et c’est donc sans surprise que nous apprenons que celui-ci, comme beaucoup, renferme une école. Il s’agit même, pour être précis et rendre à César ce qui appartient à ce temple bouddhiste, d’une des plus prestigieuses écoles de médecine du pays.

Ci-dessous, un moine faisant la classe à de jeunes enfants dans une ambiance typiquement « tiers-mondiste » (à se demander s’ils n’étaient pas là pour la parade) : le moine lisait une phrase, les enfants répétaient joyeusement, et de temps en temps des rires collectifs éclataient sans que nous, touristes farang, sachions exactement pourquoi.

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Le soir, nous sommes sortis dans les rues de Bangkok, dans Patpong pour être précise.

(Ce qui va suivre est le récit d’une des parties les moins supportables de mon voyage en Thaïlande. Les parents sont invités à en faire une lecture personnelle avant de laisser de jeunes enfants en prendre connaissance.)

Pour ceux qui sont familiers de la polémique, c’est dans ce lieu que Frédéric Mitterrand est venu chercher son « garçon de Patpong », qu’il a ensuite le culot de qualifier, au JT de 20h, d’ « adulte majeur et consentant ». Je ne vais pas vous raconter ma soirée par le menu, mais j’aimerais tout de même partager avec vous ce dégoût profond, cette nausée qui m’a prise lorsque nous avons traversé ces rues. « Come see our show Madam ! », « Do you want a girl Mister ? » Autant de phrases prononcées avec conviction par des hommes (évidemment) qui, joignant le geste à la parole, nous tendaient des fiches plastifiées, sortes de trombinoscope, grâce auxquelles le touriste farang blanc était supposé pouvoir ajouter à sa liste d’achats du matin une pute thaïlandaise.

Dans cette foule qui grouille, il y a les curieux; touristes un peu trop zélés, qui veulent connaître « le vrai Bangkok, le tout Bangkok », ça compris. Il y a les voyeurs occasionnels, assumant mal leurs penchants au grand jour; les nuits agitées de Patpong leurs servent de couverture idéale. Il y a les pervers habitués, venus spécialement de loin pour assouvir leurs fantasmes et qui se promènent à l’aise dans ce dédale de clubs glauques, renfermant toute la misère du monde, témoins pas si innocent de ce qu’une femme peut supporter lorsqu’il s’agit de survivre.

Plus loin, il y a la version masculine. Sur une scène bien en vue depuis la rue, de jeunes garçons, jamais plus d’une vingtaine d’années, visiblement mineurs parfois, sont exposés en slips, baskets et chaussettes. Sur chaque slip est punaisé un petit numéro, afin de faciliter le choix de ces messieurs, farang blancs toujours eux. Les garçons se tiennent debout sur cette scène, fixant la salle, engageant des jeux de regards avec tel ou tel client potentiel. L’immense majorité est constituée d’hommes, et d’hommes blancs d’ailleurs. Ils sont en général assez âgés. Certains sont juste venus se rincer l’oeil. D’autres ont fuit la pression de la société occidentale pour se vautrer, que dis-je se vider, exploitant sans vergogne ce que la Thaïlande compte de plus misérable.

A côté de la scène, un étrange ballet a lieu. Un « manager » touche le bras ou la cuisse, ou n’importe quelle autre partie charnue d’un garçon donné, celui-ci descend de scène, puis gravit un escalier abrupt en bois menant à l’étage. Quelques minutes après, un client le rejoint. Un temps certain s’écoule. Des garçons redescendent, et reprennent immédiatement leur place sur scène. Quelques minutes plus tard, des farang redescendent à leur tour, sans qu’on ne puisse jamais deviner qui était avec qui.

Je suis prise de malaise, rien qu’à l’évocation de ces souvenirs. Mais je voudrais diriger l’attention du lecteur sur cet homme en particulier. Regarde la porte de ce club. Là, il entre avec son boy thaïlandais. Tu le vois ? Grand, plutôt bel homme, la cinquantaine, peut-être moins. (Comment savoir ? Le vice conserve. ) Le manager l’accueille chaudement, avec une bise sur chaque joue, et l’installe à une table qui semble être sa table. Il est idéalement placé pour observer la scène. Il commande une bouteille de vodka, que le manager s’empresse de lui apporter dans un seau à champagne. Tu l’as repéré ? Ce qui me soulève le coeur, ce n’est pas tant la présence de cet homme. Il n’est pas le seul, pourquoi diriger ma verve contre lui ? Non, ce qui me révolte et m’empourpre les joues rien que d’y repenser c’est toute l’allure et toute l’attitude de cet homme. Il a les cheveux blancs et se tient plutôt droit. Un brin dandy, aristocrate, un a une chemise blanche qui fait ressortir la blancheur de sa peau. Il a des manières agréables, un grand sourire. Il porte une chevalière en or à la main gauche et ses ongles sont visiblement passés entre les mains expertes d’une manucure (masseuse ? prostituée ?) thaïlandaise. Très propre sur lui, il se tient droit, il a bel allure. He owns the place, l’endroit lui appartient. Il se comporte comme un parfait colonisateur, venu prendre possession de ces sauvages qui ont le bon goût de se laisser enc**** encore une fois, encore. Oui, je suis vulgaire, mais cet endroit l’est aussi. Et cet homme me dégoûte, avec son sens abject de la bienséance, et l’éclat pervers de son regard derrière un masque d’affabilité. Il sait que quoiqu’il arrive, l’un de ceux-là qui sont sur la scène se retrouvera en sa possession dans quelques heures, à sa merci. C’est le genre d’hommes d’affaires à succès le jour, qui, en Europe, va rechercher des plaisirs sado-masochistes dans des clubs ultra privés la nuit. C’est le genre d’hommes qui, quand il a vraiment du succès, annonce à ses collaborateurs avec un sourire qu’il part prendre « un repos bien mérité en Thaïlande », et vient déverser son fiel dans le corps de jeunes garçons qui n’ont pas d’autre choix. C’est le genre d’homme qui vous renseigne à lui seul sur la noirceur et la perversité de la nature humaine. Ce même genre d’homme qui vous fait regretter d’être un homme vous aussi.

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